Les origines et la période précoloniale
Le Burundi, situé au cœur de l’Afrique des Grands Lacs, est habité depuis au moins 3 000 ans par des populations bantoues. Selon les traditions orales, la nation burundaise aurait été fondée au XVIIe siècle par un homme nommé Cambarantama, originaire soit du Rwanda, soit de la région du lac Tanganyika. Avant la colonisation, trois communautés cohabitaient : les Twa (chasseurs-cueilleurs), les Hutu (agriculteurs) et les Tutsi (éleveurs), dans une organisation sociale complexe mais globalement pacifique, bien que marquée par une aristocratie tutsie dominante.
La colonisation allemande et belge (fin XIXe – 1962)
À la fin du XIXe siècle, le Burundi (alors appelé Urundi) est intégré à l’Afrique orientale allemande, puis, après la Première Guerre mondiale, placé sous mandat belge au sein du Ruanda-Urundi. Les Belges renforcent le pouvoir de l’aristocratie tutsie, creusant les clivages ethniques et introduisant des distinctions administratives entre Hutu et Tutsi. L’évangélisation massive et la mise en valeur économique (notamment la culture du café) transforment la société burundaise.
L’indépendance et les premières crises (1962–1993)
Le Burundi accède à l’indépendance le 1er juillet 1962, sous la forme d’une monarchie constitutionnelle. Cependant, les tensions ethniques, exacerbées par la colonisation, conduisent rapidement à des violences. En 1966, un coup d’État abolit la monarchie et instaure une république, suivie par des décennies de dictatures et de massacres, notamment le génocide de 1972 contre les Hutu. En 1993, l’assassinat du premier président hutu élu, Melchior Ndadaye, plonge le pays dans une guerre civile qui durera douze ans.
La guerre civile et la transition (1993–2005)
La guerre civile oppose les forces gouvernementales (majoritairement tutsies) à des rebelles hutus, faisant des centaines de milliers de morts et de réfugiés. Les accords d’Arusha en 2000, puis l’élection de Pierre Nkurunziza en 2005, marquent le début d’une lente reconstruction, bien que les tensions persistent.
Le Burundi contemporain
Aujourd’hui, le Burundi reste marqué par son histoire mouvementée, mais aussi par sa culture riche, sa langue commune (le kirundi) et ses paysages de collines verdoyantes. La capitale politique est désormais Gitega, tandis que Bujumbura conserve un rôle économique majeur. Le pays continue de chercher sa voie entre réconciliation nationale et développement.
En résumé : Le Burundi est un pays à l’histoire complexe, marquée par la coexistence ancienne de ses communautés, la colonisation, puis des décennies de conflits. Malgré ces épreuves, il conserve une identité culturelle forte et une résilience remarquable.
